Mirage ?


Photographies Ville de Roubaix 
et La Condition Publique de Roubaix


Il y avait du carton, du carton partout ! Sur la route, sur les trottoirs de la place Faidherbe à Roubaix et jusque dans la Condition Publique. Le week-end du 4 juillet 2015, à l’occasion de la 8ème édition du Festival Pile au Rendez-vous le carton régnait sur le quartier du Pile. Orchestré par Olivier Grossetête, un projet fou de création éphémère voyait le jour : Reconstruire le château de Vaissier, ce château oriental disparu depuis 1929.













Article paru dans Nord-Eclair
publié le 3 juillet 2015 par Axel Roux


Le monde se divise en deux catégories : ceux qui tiennent le scotch et ceux qui poussent les cartons.

Cette semaine, à la Condition Publique ressemble au western " Le bon, la brute et le truand ". L’ancien conditionnement textile accueille depuis lundi dernier 3 000 cartons, destinés à être assemblés pour le colossal projet de l’artiste marseillais Olivier Grossetête, invité du festival « Pile au RDV ».

«  Ça va être plus grand que le toit   ?  ». 

Dans la salle, onze enfants en centre aéré à l’école Albert-Camus sont venus vendredi mettre la main à la pâte. Comme Jahid, beaucoup restent interloqués lorsqu’ils tombent nez à nez avec cette jungle cartonnée. Des constructions qui feront parfois dix fois leur taille, comme lorsque l’artiste, bonhomme, leur annonce qu’ils vont participer à la reconstitution du château Vaissier, d’une hauteur de 20 mètres. «  On pourra rentrer dedans ?  » s’interroge légitimement Manelle, un peu songeuse. «  Oui  », répond avec malice Olivier Grossetête (en photo ci-dessous).



Destruction créatrice

Apôtre du « tout en carton », Olivier Grossetête résume sa démarche : «  Le carton est un matériel simple, assez dérisoire, qui permet à tout le monde de s’approprier l’architecture  ». Un avis visiblement partagé par Catherine, du centre social Moulin-Potennerie, venue exprès en renfort et qui semble déjà avoir le coup de main : «  J’aime bien bricoler. Là, vous voyez, si c’est pas droit, ça tiendra pas.  » Avant de reconnaître : «  Là, on est en train de fabriquer… Oh je sais plus trop bien en fait  ».

Il faut dire que l’installation est encore anarchique. Jean-Marie Bergey est membre de l’équipe de l’artiste qui est responsable du petit chantier depuis une semaine. Il résume : «  Aujourd’hui, c’est le point d’orgue. Jusque-là, on a fait les fondations, maintenant il faut assembler les unités qui vont servir à fabriquer, les arches, les coupoles, les tours et les fenêtres en ogives. Et ce week-end, on construit les monuments avec le public.  » L’aventure prendra fin dimanche, à 18 h, lorsque l’ensemble des constructions éphémères retourneront à l’état de poussière.

Article paru dans La Voix du Nord
Publié le 4 juillet 2015 par Charles-Olivier Bourgeot

Roubaix : Quand les habitants du Pile reconstruisent l’extravagant château Vaissier

Sur la place Faidherbe, la reconstruction de l’extravagant château Vaissier est en cours dans le cadre du festival Pile au Rendez-vous. L’œuvre en carton sera encore plus éphémère que l’original. Sa chute est attendue dès ce dimanche après-midi.

Posé sur la place Faidherbe, on l’aperçoit de loin, ce dôme en carton, à l’instar de celui qu’on devinait au début du XXe siècle du bout de la rue de Mouvaux. Le château du Pile mesure déjà plus de dix mètres. Fini, il devrait en faire 22. Une aile achevée est posée à son côté. Entre lui et l’imposant dôme, un plan du château Vaissier. C’est la ligne à suivre pour finir dans les temps la reconstruction d’un monument : ce palais que l’industriel roubaisien Victor Vaissier a fait construire à Tourcoing à la fin du 19e siècle.


Jennifer, 17 ans, est venue prêter main-forte. Elle découvre le monument avec le festival. Elle s’y intéressera de plus près par la suite. En attendant, elle essaye, comme 300 autres personnes sur l’ensemble de la semaine, de le reconstruire en carton avant 18h ce dimanche. C’est le pari un peu fou lancé par l’artiste marseillais Olivier Grossetête aux habitants du quartier du Pile. « C’est un truc un peu exubérant, ça s’y prête assez bien », sourit-il alors que le compte à rebours avant la deuxième chute de la maison Vaissier est lancé.



À la Condition Publique, on a craint que la chaleur rebute les habitants pour la première journée du festival. Ils sont là. Il y a ceux qui préfèrent les ateliers installés sur la place. Il y a ces gamins qui se baladent à l’intérieur de la structure. Et puis, scotch à la main et cartons au pied, il y a ceux qui ne s’arrêtent plus. Comme Fabrice et Patrick qui ont découvert le festival par hasard. Les deux hommes ne se connaissaient pas. Depuis deux jours, ils travaillent ensemble à la reconstruction d’un mythe, leur château en carton.

Le festival se poursuit ce dimanche. Ateliers et animations de 14 à 18 h. Constructions du château à partir de 11 h.